11/11/2012


             Natural mystic

Sitôt sorti de ma séance de kiné et fort d'un soleil automnal impressionnant pour la saison en ce milieu d'après-midi, je me suis facilement laissé convaincre qu'une petite ( la mesure est dans certain cas une vertu...) sortie dans les méandres de la campagne Tarbaise me ferait le plus grand bien.
Armé de mon matos photo et de quelques cigarettes et sans destination précise, je suis parti en quête d'un petit coin de nature qui ferait son office.
Une vingtaine de minutes plus tard, j'échouais en lisière d'un bois à la sortie d'un de ces patelins dont tu ne te rappelles jamais le nom.
L'air était cependant vif. Mon visage caressé d'une brise fraîche  ne laissait guère place aux doutes quand à l'avancement du calendrier...
 La température ambiante contrastait singulièrement avec la lumière de feu qui inondait la zone. Très vite je le repérai, il dénotait à coté de ses pairs. Lui seul avait sorti son habit d'apparat et le rouge feu qui me piquait presque les yeux fut invitation à la contemplation.
Mes jambes mélange de coton et de bois...m'encouragèrent fortement à me reposer, je m'exécutai. Lui, du haut de ces quelques mètres semblait me toiser. Je m'approchai doucement ( de toute façon...), levai la tête comme pour saluer mon hôte et m'assis contre lui. Je frottai ma main sur ce buste végétal froid et rugueux voulant lui arracher cette sève qui me fait tant défaut. 
Lui impassible, daigna manifestement mes sollicitations.

- Sont-ce tes couleurs flamboyantes qui t'autorisent pareil mépris ? me dis-je.
- Tu feras moins le fier dans quelques semaines, quand délaissé de tes effets, tu seras !

Je décidai de sortir mon Nikon, c'était quand même le but de la manœuvre. 
Premier shoot, vraiment trop clair. Je fermai un peu plus, c'était nettement mieux. Je doublai, je triplai, je regardai mon écran et décidai que c'est ok.
Le temps de fumer se fit ressentir. Je pris une cigarette. Je me serai damné pour l'accompagner d'un café...
Je tirais tranquillement sur ma cigarette, louant mon initiative. J'étais bien. A ce moment précis, une  petite feuille rougie vint mourir à mes pieds, machinalement je la ramassai et la tripotai.
Je relevai la tête, un large sourire au visage.
Une fois mes briques et mes brocs ramassés, je m'éloignai et sans me retourner chuchotai : Merci !

8 commentaires:

  1. L'automne dans toute sa splendeur, et un très beau texte. All is perfect, my friend !

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  2. Merci mon ami !
    C'est vrai que l'automne nous offre des merveilles :-)

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  3. le texte m'a beaucoup plu bro, comme la photo...

    Gros bisous

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  4. Belle photo, bel arbre. C'est marrant, ça m'arrive souvent aussi de dire merci aux bestioles que je photographie, comme ça en partant...

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  5. C'est que l'on sait peut être reconnaitre à sa juste valeur ce que dame nature nous offrent.

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  6. Comme ce petit interlude est bien ecrit ! Ta plume a beaucoup d elegance et ce cliche l est tout autant ! On s y croirait !

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