26/02/2018


                                                             L'homme au téléphone 
                                                                                                                

19/02/2018





                                                          Tricky live @t Le Sucre

Fort d'une nouvelle accréditation photo pour le concert de Tricky, je me suis rendu au Sucre, gentiment accompagné par Regis.
Idéalement placé contre la scène, j'attendais tranquillement que le pape du Trip Hop commence son show. 
Je dois avouer que se fut un peu la douche froide. 
Le son était vraiment limite, les basses et les guitares recouvrant quasiment la voix de Tricky et de la chanteuse polonaise Marta Złakowska qui l'accompagnait. 
De plus, il n'eut quasiment aucune lumière ( j'ai shooté à f/2, 400 ISO ), le natif de Bristol ayant manifestement envie de rester plonger dans le noir en compagnie de ses éternels démons...
L'ambiance fut néanmoins quand même bien là, on ne pas voit l'anglais comme on va au cinéma. 

Un concert assez surréaliste, que je qualifierais d'ovni musical, divinement anxiogène !

12/02/2018



                  Le rouleur

Une heure passa, puis une autre. La pendule qui semblait m’examiner affichait quelque chose comme six heures. 
L’aurore était encore loin de grignoter doucement la nuit.
À défaut être cauchemardesque, celle-ci n’en demeura pas moins chaotique.

Par deux fois, et ce de manière remarquable et remarqué, nous fûmes réveillés par les hurlements d’un duo avinés au dernier degré à deux heures d’intervalle, là où la biologie humaine fait que dans des circonstances normales, corps et esprit sont perdus dans les méandres plus ou moins agréables de ce phénomène extraordinaire qu’est le rêve.
À l'occasion, l'abus devrait peut-être exclure l'usage, même si parfois la carence ouvre des abîmes plus destructeurs que l'excès. 
Bien qu'il faille se méfier des arbitrages attifes, la paupière semi-clause, cette question me tarauda.
Etaient-ce là les signes avant-coureurs de la vieillesse, de l'aigreur, voire d'un basculement idéologique réactionnaire qui insidieusement telle une liane rongeant un tronc d'arbre, commençaient son travail de sape ?
Diantre ! 
Je ne voulus pas le savoir et fis l'autruche, ma tête plus lourde qu'une bouteille de propane accabla un peu plus mon oreiller rouge groseille.

Quatre heures plus tard, devant mon café, avec une échelle de Glasgow au plus bas, mes pensées étaient cannibalisées par… Rien !
Assurément, en cet instant, mes facultés cognitives se rapprochaient dangereusement de celle d’un bulot. 
N’y voyez surtout pas là une forme de stigmatisation des mollusques, mais quelques fois, certaines affirmations résistent à l’étude.
Il faut savoir l’accepter, "les faits sont têtus" disait Vladimir Ilitch.
À l’évidence, ce samedi matin, l’espace d’un moment, je fus l’égal d’un gastéropode !
Et nous le savons tous, il y a des secondes qui durent plus que d’autres…
En plus être délicieux, le double café noir et sirupeux que je bus ce matin-là, confirma de façon spectaculaire les bienfaits, que dis-je, les vertus de la caféine.
Je ne sais pas qui a eu un jour l’incommensurable bonne idée de torréfier les grains de café. La science suggère qu'il est probablement originaire d’Éthiopie.
Grâce lui-soit rendue !
Si j’avais pu, je l’aurais embrassé… 

Tout ragaillardi, mon épouse et moi pûmes comme initialement prévu, entreprendre notre balade hebdomadaire au marché.
L’air étrangement doux pour un mois de janvier distillait des fragrances de poulets rôtis et de menthe fraiche, le tout donnant une étrangeté olfactive assez singulière.
Le ciel, lui et cela me frappa, était d’un blanc nivéen*, comme si par magie, un manteau neigeux fut bloqué mystérieusement dans sa chute. 

Bien que moins fréquenté l’hiver, le monde ne manquait pas. Le succès du marché de Vienne, un des plus importants de l’hexagone demeurait ce matin, encore bien vivace.
Devenue virtuose à l’usage, ma femme nous conduisaient, mon fauteuil et moi avec grâce et maestria, slalomant comme pas deux entre nos contemporains.

Moi, de-ci, de-là, je shootais comme à mon habitude. Cependant, je savais (par expérience) que je n’avais rien de vraiment bon. Les photographes qui lisent ces quelques lignes savent combien il est frustrant de rentrer bredouille et d'accepter un naufrage numérique.
L’heure du retour criait déjà, ce qui pour moi sonnait le glas de mes illusions photographiques.
Affublés de nos quelques emplettes du jour, nous descendions tranquillement la rue Juiverie, quand je le vis.
Moins qu'un miracle, mais plus qu'une offrande, pensais-je !
Aussitôt, un sentiment furtif, mais bien réel de satisfaction me traversa le corps. Je sus en cet instant et ce, sans prétention que j’aurais finalement ma photo.
Me restait à répondre avec succès à ma propre injonction.

Arrivé à deux mètres de l’homme encapuchonné qui me regardait pour mon plus grand plaisir, je déclenchai une fois, ne lui laissant pas le temps d'opiner du chef, de protester ou d'attendre que la mort lui pétrifie la langue...
Nous continuâmes comme de rien notre route, moi totalement rasséréné, heureux d'avoir récusé l'échec qui s'annonçait. 
L’inconnu, lui finit de rouler sa cigarette filant vers sa destinée.
                                                                                                                                                                                    
L’inattendu, l’imprévu, la surprise, donc l’attrait que peut offrir la photographie de rue, se vérifia.

Aussi noir que ma funeste nuit, dorée et radieuse fut le reste de ma journée.



* Merci ma fille.

05/02/2018


     Plonger dans le sourire